Communiquer en 2021 – Réflexions sur un monde en changement3 min de lecture
La communication responsable est un sujet dont on entend parler de plus en plus (moi-même je vous en ai parlé ici). Avec l’année que nous venons de passer et la revanche que la nature est en train de prendre sur nous, la question semble plus d’actualité que jamais.
Agence & éthique
J’ai l’impression qu’un concept est en train de prendre de plus en plus d’ampleur dans notre monde consumériste et en pleine réflexion face à la situation exceptionnelle que nous vivons : l’éthique.
Les agences de publicité ou agences de communication ont souvent une image négative auprès du public : dans l’imaginaire collectif, pour le gain, elles se vendent et vendent des marques, de façon mensongère (le terme de publicité est d’ailleurs très étroitement lié à cette expression de “publicité mensongère”). On ment au public pour récolter de l’argent. Or, plusieurs agences souhaitent se détacher de cette image et retrouver leurs lettres de noblesse. Fiers du métier qu’ils font, plusieurs fondateurs/directeurs d’agence tentent de montrer que la publicité n’est pas le diable et les agences sa voix.
Des valeurs avant un produit
En effet, nombreux sont ceux qui ne veulent plus “vendre pour vendre” : aujourd’hui, les marques vendent des valeurs avant de vendre des produits. Simon Sinek en parle dans sa vidéo sur le “cercle d’or”. Il faut penser au “pourquoi” et non au “quoi” ou “comment”.
C’est ce que font de plus en plus de marques. De plus en plus se positionnent sur l’écoresponsabilité, le respect de leurs employés, le fait de véhiculer des valeurs.
Il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir émerger un compte Instagram nommé “balancetonagency” : l’éthique passe aussi dans le respect du droit du travail et des employés, pas uniquement dans le travail en lui-même. Ce compte dénonce notamment le harcèlement dans les agences. Est-ce le début d’un tournant pour ce métier non seulement dans sa pratique mais aussi dans son environnement ? En effet, les agences sont connues pour être des endroits de travail acharné et de burn out.
Plus de social, moins d’économie ?
Voir les valeurs de la publicité commencer à changer permet de donner de l’espoir sur un monde “meilleur” où la communication responsable – et la responsabilité humaine dans son ensemble – est la norme. Un monde où la conscience prend le pas sur l’appât du gain. Où les hommes pensent d’abord à eux, à l’autre, à la planète, avant de penser à son portefeuille. Un monde où les métiers indispensables, les métiers “sociaux”, comme les soignants, les personnes qui maintiennent la propreté des lieux publics, les personnes qui nous transportent, tous ces gens-là sont mieux rémunérés que ceux qui détruisent la planète à petit feu avec une industrie agressive, une surproduction, une communication mensongère, voire des arnaques.
Une responsabilité partagée
La génération dont je fais partie recherche du sens dans son travail : beaucoup souhaite trouver un réel épanouissement à travers son métier. Comment travailler alors pour un employeur dont nous ne partageons absolument pas les valeurs ? N’est-ce pas une agression permanente de notre cerveau ?
On parle souvent de la responsabilité des journalistes, mais on parle peu de celles des communicants. En tant que communicante, je me sens une responsabilité vis-à-vis des gens : celle de ne pas leur mentir, et de, tout simplement – pardonnez-moi l’expression – ne pas les prendre pour des cons.