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Je rêvais d’un autre monde…5 min de lecture

Ceux qui ont la réf’ ont connu un autre monde, ceux qui ne l’ont pas ne connaissent que l’actuel. Au sein de ces deux générations, au sein de toutes les générations, un élément commun qui nous rassemble : rêver. Rêver d’un monde meilleur, rêver d’une vie meilleure, juste rêver…

“Le rêve est la meilleure chose qui soit au monde car c’est grâce à lui que nous avançons dans le réel”.

Le rêve… N’est-il pas intéressant que le mot “rêve” corresponde à la fois à ce à quoi nous aspirons et à ce qui se passe dans nos têtes la nuit ? Car, au fond, ce sont deux choses complètement différentes. La nuit, nous pouvons rêver de choses agréables, de choses désagréables ou encore de choses banales. Pourtant, le rêve auquel nous aspirons n’est souvent pas banal. Un rêve n’est d’ailleurs pas toujours fait pour être atteint. Peut-être est-ce là la chose commune entre les deux : un rêve de nuit peut se réaliser mais est souvent le propre de notre imagination. Il est moteur. La deuxième chose commune est que les deux proviennent de notre esprit. 

Comme le dit Apollinaire, ce sont les rêves qui font avancer le monde. Si nous ne rêvions pas, nous nous contenterions de nous laisser vivre. Car vivre, vivre pleinement, signifie poursuivre un but, un objectif en harmonie avec nos valeurs profondes. Un rêve qui nous permet de nous sentir épanoui, de donner du sens à notre vie. Et la vérité est là : c’est le chemin emprunté qui fait tout. Réaliser son rêve n’est pas le réel but, mais le poursuivre. Lorsque le rêve se réalise, un sentiment de vide peut s’installer. Et ce vide est compensé par un nouveau rêve. Comme quand on accouche de son enfant : un sentiment de vide s’empare de la mère, privée de ce qui a fait partie d’elle pendant neuf mois. Mais le bébé en face d’elle nécessite soins et amour, et elle se sent de nouveau complète.

Le chemin de ce rêve nous pousse à agir, à nous rendre meilleur.e. Le rêve permet d’aller plus loin que ce que la réalité nous propose. 

Celui qui ne rêve plus n’est plus, ne fait que se laisser vivre. Car le rêve est le moteur de notre vie. Le rêve n’a pas besoin d’être grand, il doit simplement être présent. Que ce soit simplement rêver de pouvoir faire un beau voyage jusqu’à aspirer à changer le monde, c’est lui qui nous pousse à faire mieux, être mieux, vivre mieux. Le rêve de la nuit, lui, nous permet de ranger nos pensées de la journée, de faire éclore des idées dans notre esprit, de faire une espèce de bilan. Comme le chemin du rêve que l’on poursuit, il peut être à la fois doux, difficile, anxiogène voire terrifiant. 

D’où nous vient ce mot à la signification aussi vague ? On trouve plusieurs origines. J’en ai retenu 5. 

  • XIIè siècle, resver « délirer à cause d’une maladie » : c’est dire que le rêve peut aller à l’encontre des croyances, qu’il souhaite aller au-delà de ce qui semble réel,
  • XIIè siècle, resver « désirer quelque chose ardemment » : il est ce que l’on souhaite plus que tout et qui nous fait avancern
  • XIIIè siècle, reever « radoter » : le rêve est présent tout au long d’une période de vie voire d’une vie,
  • XVIè siècle, resver « être perdu, absorbé dans des pensées vagues » : il est là, parfois imperceptible, 
  • XVIIe siècle, resver « imaginer, voir comme dans un rêve » : il est lié à cet imaginaire, à l’irréel, car un rêve paraît souvent inatteignable.

Tout cela rejoint la définition poétique d’Apollinaire : l’imaginaire fait avancer le réel. Aspirer à mieux permet d’améliorer la réalité. L’esprit humain a un pouvoir incroyable. 

Aujourd’hui plus que jamais, dans un monde en profonde transformation, malade de ne pas prendre assez soin de lui-même, le rêve est indispensable. Ce sont les rêveurs qui font avancer le monde, ceux qui ne se laissent pas dicter par le soi-disant impossible, qui avancent malgré la difficulté, qui ne se découragent pas face aux critiques. 

Selon moi, tout artiste est un rêveur. Il aspire à l’excellence voire la perfection inatteignable, voué à vivre dans une éternelle frustration mais également voué à atteindre l’un des sommets de son art. Il aspire à la reconnaissance et à la gloire, non pour l’argent et se glorifier lui-même, mais pour faire avancer le monde grâce à ses rêves, afin que ces derniers deviennent également ceux des autres, et que, ensemble, le monde progresse. 

L’artiste et le rêve, ce duo qui éveille les consciences et redonne de l’espoir. L’inventeur et le rêve, ce duo qui fait progresser le monde et l’aide à se sauver de lui-même. L’homme et le rêve, ce duo moteur de l’évolution. 

Continuons de rêver, ne laissons pas l’adversité nous dicter une vie morne et résignée. Continuons de rêver, ensemble, d’un autre monde…

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