Affiche de l'exposition sur Tolkien à la BnF - Raphaëlle T.
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Voyage dans l’univers de Tolkien4 min de lecture

Pour beaucoup, Tolkien se résume au Seigneur des Anneaux et au Hobbit. Les deux ouvrages que le cinéma a portés à l’écran.

En réalité, Tolkien, c’est bien plus que ça. Et l’expo à l’honneur en ce moment à la BnF revient justement sur l’oeuvre inimaginable de cet auteur plus que prolifique.

Depuis ma première lecture du livre, ado, je suis une fan du Seigneur des Anneaux. J’en ai refait récemment une lecture en langue originale, ce qui a renforcé mon admiration pour l’auteur et son oeuvre. Cet univers – il va sans dire – est incroyable, et j’adore plonger dedans. Lorsque j’ai su qu’une exposition allait avoir lieu à la BnF, il me paraissait évident de m’y rendre. 

La première chose que je souhaite vous dire : allez-y. L’expo est riche, complète, passionnante. Elle vous permettra de découvrir une toute autre facette de JRR Tolkien. 

On en apprend énormément sur le Seigneur des Anneaux et tous les ouvrages qui gravitent autour : on prend conscience, pour ceux qui ne le connaissent pas, de l’ampleur du travail de Tolkien sur cet univers. Cartographie, langues, dessins… : de nombreux manuscrits, tapuscrits et autres travaux originaux de l’auteur sont exposés. 

Mais on découvre aussi tous les autres ouvrages du philologue : cet homme a énormément écrit pour ses enfants, et il existe ainsi plusieurs livres pour petits. Lettres du Père Noël, univers fantastiques pour enfant, le tout accompagné d’illustrations… Tolkien n’a pas chômé !

L’exposition nous présente aussi son travail universitaire : sa traduction de Beowulf par exemple, qui a été largement saluée par ses pairs. En effet, le père de la planète Arda a travaillé des traductions qui lui ont valu d’être reconnu dans le milieu universitaire mais aussi de gagner des prix. 

En ce qui concerne la Terre du Milieu, elle n’est justement qu’une petite partie de l’univers principal de Tolkien – Arda : il a dessiné de nombreuses cartes de son monde, et a même décrit les origines des différentes langues, les liens entre elles – l’expo présente un manuscrit où il explique les influences des langues les unes envers les autres. Il a dessiné les paysages des montagnes et des rivières, des scènes des livres, les objets de ses peuples (jusqu’à des croquis de tapis !)… Il a également décrit en détails les calendriers lunaires pour être sûr que son histoire soit correct sur ce plan-là ! (Dans une vidéo, on nous explique qu’il a réécrit un chapitre entier du Seigneur des Anneaux car il s’était rendu compte qu’il s’était trompé d’une journée sur la phase de la Lune.) Il a calculé le temps que prendrait chaque parcours de ces personnages pour que tout soit le plus proche possible de la réalité : que ce soit le parcours de Frodon et Sam, pour être certain qu’ils arrivent au Mont Destin en même temps que leurs compagnons arrivent au Mordor pour combattre l’ennemi. Il a aussi simulé la vitesse de croisière d’un orc. Bref, il prêtait une attention forte aux moindres détails : pour lui, pas de place l’inexactitude ou à l’approximation. 

Tolkien a pris un soin tout particulier à construire un univers que l’on puisse croire réel. 

A la BnF, on en apprend plus sur l’homme, l’universitaire, mais aussi sur le rôle de son fils Christopher, qui l’a aidé de son vivant et a continué à porter le flambeau après sa mort. Grâce à lui, nous avons une vision plus large du travail de son père : de son vivant, seule une infime partie de son travail a été publiée. Christopher Tolkien a parcouru et travaillé des milliers de pages laissées par son père. 

Petite parenthèse. Pour être honnête, l’élément principal qui a perturbé l’exposition pour moi reste l’usage des nouvelles traductions du livre en français – j’ai beaucoup de mal à y adhérer, par habitude principalement. Mais les changements de noms propres et de lieux dans un livre tel que le Seigneur des Anneaux chamboulent beaucoup les anciens lecteurs. Je veux bien croire que ces nouvelles nominations se rapprochent plus de l’anglais, mais quand on a appelé toute sa vie “Rivendell”, “Fondcombe”, compliqué de faire le rapprochement avec “Fendeval”. Sans parler de la traduction qui me fait le plus mal : “La Communauté de l’Anneau” devenu “La Fraternité de l’Anneau”. J’avoue ne pas me faire à ce changement que, pour le coup, je ne trouve pas justifié. 

Parenthèse fermée. 

Je vous invite donc vivement à vous rendre à la BnF avant le 16 février, pour profiter de cette belle exposition qui présente non seulement de nombreux manuscrits, tapuscrits et autres dessins de la main de l’auteur, mais également des ouvrages parallèles qui auraient pu influencer Tolkien dans la construction de ses univers. 

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