Du contenu, encore du contenu, toujours du contenu5 min de lecture
L’espèce humaine a un besoin irrépressible de se nourrir de contenu, depuis la nuit de temps.
Du divertissement, de l’information, de l’interaction.
“L’homme est un animal social”.
Il y a environ 2400 ans, un des plus grands philosophes grecs de l’Antiquité pointait déjà cela.
Nous avons besoin d’une manière ou d’une autre d’interagir avec notre entourage.
Les personnes qui se réfugient dans la fiction le font tout autant : ils interagissent avec des personnages, mais dont les émotions leur paraissent réelles.
Aucun personnage de fiction ne trouve pas un peu de vie dans la réalité. L’homme s’inspire de ce qu’il y a autour de lui. Des autres. De lui-même. Du monde.
Le contenu est pour ainsi dire propre à l’homme. Il est le seul à même de produire un support pour partager ce qu’il pense. Les idées sont l’apanage de l’homme, et le contenu est là pour faire passer ces idées. Que ce soit du divertissement, de l’information, de la réflexion.
Le contenu est une forme d’interaction sociale : lire un article sur une personne qui vit à 12 000 km de chez vous mais qui vit la même chose permet de vous sentir moins seul, dévorer un roman qui parle d’amour quand on en manque permet de s’évader dans ce que l’on aimerait avoir, en apprendre plus sur un sujet qui nous passionne nous permet de nous sentir mieux à propos de nous-mêmes et de gagner en confiance.
Aujourd’hui, tout le monde l’a compris. Quand je dis tout le monde, je parle principalement des communicants. Plus que jamais, toute stratégie de communication passe par du contenu. L’image de marque passe par des valeurs, qui elles-mêmes sont retranscrites dans des articles, des images, de la vidéo.
On ne vend plus un produit, on vend un bénéfice, une émotion, une valeur, et elle se traduit dans un texte, une vidéo, une photo, une illustration.
Quand on y pense, il pourrait paraître étonnant que nous ayons mis autant de temps à en arriver là : ce sont les nouvelles technologies, notamment, qui ont imposé ce virage.
En effet, avec une population de plus en plus éduquée et un outil – internet – qui permet d’accéder à de nombreuses informations, les gens peuvent consommer de plus en plus de données et en produire de plus en plus. C’est la course aux contenus. Présenter un produit et dire qu’il est génial est loin de suffire : comme je le signifiais plus haut, les gens recherchent de l’émotion, des valeurs, de l’interaction. Face à la masse de textes, vidéos et autres, il faut se démarquer : à produit équivalent, le message prévaut.
C’est pourquoi on voit se développer les métiers autour de la data et du contenu : des personnes pour analyser tout ce qui se partage, et des personnes pour le produire.
Le Brand Content Manager en est un exemple : il doit donner le ton d’une marque, développer la stratégie de contenu, permettre de garder une cohérence dans les messages que communique la marque et la façon dont ils sont exprimés.
Les entreprises ont compris que, pour se développer, elles devaient occuper l’espace : ce qui signifie de produire du contenu, pertinent, captivant, attractif. Dans le flux d’informations échangé au quotidien, difficile de se faire une place.
Autres métiers qui ont vu le jour cette dernière décennie : Community Manager, Social Media Manager, Youtubers, influenceurs… En effet, tous les médias sociaux ont un but commun : créer de l’interaction. Pour cela, il faut réaliser du contenu et maintenir l’échange.
Lorsque l’espace se limitait à des panneaux publicitaires ou à quelques secondes d’images à la télévision, il était plus facile de se positionner. Maintenant que vous pouvez faire passer vos messages via des bannières web, des articles, des mails, des sms, des publications social media… C’est la course à l’attention : on cherche à capter du temps de cerveau disponible. Les gens sont gavés de contenu et faire la différence n’est pas chose évidente.
En conséquence, on remarque la multiplication d’articles nous alertant sur la “boulimie” de l’information et le mal que cela peut induire sur notre cerveau : nous devons faire attention à ce que nous consommons, comme pour la nourriture, de risque de nous rendre “malade”. Si vous mangez trop gras, vous augmentez les risques de développer du cholestérol ou de simplement vous sentir mal après le repas. Si vous lisez trop d’articles ou regardez trop de vidéos de qualité médiocre, votre cerveau enregistre des façons de pensée qui peuvent être mauvaises pour vous : Facebook en a d’ailleurs fait l’expérience. L’entreprise a publié du contenu négatif sur les fils d’actualité de certaines personnes, et a observé les conséquences : résultat, les personnes déprimaient. Par ailleurs, votre cerveau a besoin de stimulation : en le nourrissant de contenus pauvres, il risque de “s’affamer”.
L’autre conséquence de l’avènement d’internet et des réseaux sociaux : tout le monde se prend pour un journaliste. Se développent ainsi fake news et bouche à oreille négatif. Peu de gens pensent à vérifier le contenu qu’ils ingurgitent, et se nourrissent ainsi de fausses informations, qui développent alors de fausses idées. Et le souci réside aussi dans le fait que les algorithmes des réseaux sociaux sont souvent créés de sorte qu’ils appuient vos croyances : au lieu de vous donner de quoi réfléchir, ils vous confortent dans vos idées potentiellement fausses.
Il faut réussir à lire/regarder/interpréter intelligemment, pour stimuler notre cerveau, se tenir informé, se divertir, sans tomber dans la surconsommation de produits qui peuvent nous faire du mal.
Alors, du contenu, oui, mais du bon.