Faut-il absolument être sur les réseaux sociaux ?8 min de lecture
Beaucoup de prévisions sont faites sur les réseaux sociaux depuis leur apparition, notamment sur leur durée de vie. Pourtant, les premiers médias sociaux datent des années 90 et leur essor ne fait qu’accroître. Certes, certains ont la vie courte, mais d’autres tiennent le cap et constituent un outil du quotidien pour beaucoup d’entre nous.
Rappel historique
J’ai choisi quelques dates-clés à propos du social media, pour montrer la vitesse à laquelle ces outils ont évolué et combien ils ont “envahi” notre vie ces vingt dernières années :
Bien entendu, on pourrait faire remonter les débuts des réseaux sociaux à bien avant, dès l’apparition d’AOL et le lancement d’une plateforme de profil, en 1988.
Mais les dates les plus répandues concernant l’apparition des réseaux sociaux sont 1997 avec SixDegrees (pour l’anecdote, le nom provient d’une étude concluant que chaque personne sur la planète est séparée d’une autre personne par en moyenne six personnes) et 2002 avec Friendster.
J’ai tenu à intégrer Blogger à la liste, car le blog est un média social qui a connu un essor continu depuis les débuts d’internet et est aujourd’hui un passage quasi-obligé pour toute entreprise ou travailleur indépendant afin de se rendre le plus visible possible sur la toile.
Pour rappel, les balbutiements d’internet démarrent dès les années 60 avec le développement d’ARPANET avant d’être démocratisé dans les années 1990 avec l’apparition du World Wide Web et du protocole HTTP – merci Tim Berners-Lee (pour plus de détails là-dessus, il existe de bons livre ou articles qui récapitulent l’histoire du web, histoire passionnante sur laquelle je vous invite à vous pencher).
Tout cela pour dire que l’histoire du lien social virtuel remonte à maintenant plus de cinquante ans. Mais l’accélération concernant le social media pur s’est fait dans les années 2000. L’accélération étant menée par MySpace puis Facebook en 2003-2004.
Ce qui est intéressant avec l’essor de ces plateformes de communication, ce sont les changements comportementaux qu’elles ont apportés dans nos vies : nouveaux moyens de communications, mais aussi nouveaux modes de communication (hashtag, photos, vidéos, emojis, langage spécifique…). En vingt ans, nous avons vu nos échanges sociaux complètement bouleversés.
Les leaders aujourd’hui
Mais quels réseaux utilisons-nous le plus aujourd’hui et en quoi sont-ils représentatifs de nos modes d’échange ?
Le top 10 des réseaux sociaux en 2020 en nombre d’utilisateurs, selon l’étude annuelle Hootsuite et We Are Social, sont :
- Facebook – 2,45 milliards
- YouTube – 2 milliards
- WhatsApp – 1,6 milliard
- Facebook Messenger – 1,3 milliard
- WeChat / Weixin – 1,15 milliard
- Instagram – 1 milliard
- TikTok / Douyin – 800 millions
- QQ – 731 millions
- Qzone – 517 millions
- Sina Weibo – 497 millions
Notons la présence d’applications de messagerie instantanée dans le top 10 – j’aurais d’ailleurs pu intégrer MSN Messenger ou WhatsApp dans ma chronologie. Il est vrai que ce sont des réseaux utilisés pour garder et renforcer le lien social, pour échanger entre particuliers, mais aussi exploités par les plateformes de marque pour communiquer. WhatsApp et Facebook Messenger se placent tout de même en 3è et 4è position !
On note également que YouTube, Instagram et TikTok font partie du top 10 : la communication visuelle a pris une importance encore plus considérable ces derniers temps. L’image et la vidéo sont les deux modes les plus utilisés ces dernières années par les marques. Napoléon Bonaparte disait : “Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours”, citation qui a été récupérée aujourd’hui pour exprimer le fait qu’une image permet de faire passer un message plus rapidement et efficacement. Bien entendu, il ne faut pas pour autant oublier l’importance du contenu texte : il reste l’élément le plus important pour le référencement sur les moteurs de recherche. Les contenus de qualité, quels qu’ils soient, restent valorisés.
Ce qui me ramène à ma question de départ : faut-il absolument être sur les réseaux sociaux ?
Être ou ne pas être sur un réseau social, telle est la question
La réponse ne sera pas la même qu’on parle d’un particulier ou d’une marque, bien entendu.
En tant que particulier, vous pouvez très bien faire votre vie sans vous inscrire sur un réseau social. Cela peut peut-être vous couper de certaines conversations ou fonctionnalités – par exemple, les appels vidéo, mais vous pouvez toujours garder le contact par téléphone, mail, sms… voire courrier ! 🙂
En tant que marque, est-il possible de survivre sans ces plateformes ?
Survivre, probablement.
Se développer, plus compliqué.
Je m’explique. Se faire connaître aujourd’hui passe par le digital, qu’on le veuille ou non. Se faire connaître via du print uniquement paraît compliqué – ou très onéreux – et ne pas faire de communication signera la fin de tout commencement possible.
Avec le digital, l’avantage est de pouvoir se faire connaître à moindre coût. L’investissement humain de départ est très important, et l’investissement financier prendra de l’ampleur avec votre développement.
Mais aujourd’hui, les entreprises peuvent difficilement se passer d’une présence digitale : site avec blog et présence sur un ou plusieurs réseaux sociaux.
Pourquoi ? Parce que vous devez aller là où est votre audience. Et, mis à part cas exceptionnels, elle se trouve sur le web et les plateformes social media. Il est donc important de bien étudier sa cible pour définir sur quel(s) réseau(x) social(ux) elle se trouve. Il ne suffit pas d’être présent, il faut être au bon endroit et délivrer le bon message !
Une marque peut donc être présente sur différents réseaux sociaux, mais doit s’adapter à celui-ci. On ne communique pas de la même manière sur LinkedIn ou Instagram : chaque réseau social a sa spécificité et il faut bien l’avoir en tête pour l’utiliser à bon escient et de manière efficace.
Et après ?
Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait mais, pour ma part, je pense que les réseaux sociaux ont encore de beaux jours devant eux : ce sont des moyens de communication extrêmement puissants, et nous ne sommes pas encore prêts à les déserter.
En revanche, il est probable que nous constations une évolution importante de ceux-ci. Car ils sont de plus en plus critiqués pour 1/ leur gestion de la vie privée des utilisateurs 2/ leur manque de régulation et par conséquent 3/ leur rôle politique.
En effet, le travers des algorithmes social media réside principalement dans le fait qu’ils vont entretenir nos croyances. Comment peuvent-ils ainsi informer tout un chacun correctement ? De par leur nature, ils ont rôle civique, de nombreuses personnes s’informant via ce biais : si l’algorithme ne nous présente que des contenus qui vont dans notre sens, sans faire appel à notre sens critique, alors il peut causer de graves problèmes, comme on a pu le voir pour les dernières élections américaines.
D’ailleurs, Twitter s’est engagé dans une guerre contre les fake news, supprimant des tweets faisant circuler de fausses informations alors que Facebook considère que ce n’est pas son rôle, laissant tout un chacun s’exprimer comme il le souhaite (dans les limites de la loi). Qui donc a raison des deux réseaux ? Totale liberté d’expression ou vérification des faits quitte à “censurer” ?
Mais ceci est un tout autre sujet, qui mérite de nombreux débats et une analyse poussée…
Qu’en conclure ?
Ainsi, pour répondre à la question posée en titre de cet article : oui, je considère qu’être présent sur les réseaux sociaux est indispensable pour une marque qui souhaite se développer le plus possible. Mais la décision doit être soutenue par des arguments : étude de l’audience, benchmark, construction d’une identité graphique et éditoriale sont autant de passages obligés pour une communication social media efficace.
Être sur les réseaux sociaux pour simplement y être n’a aucun intérêt. Alors, une présence, oui, mais une présence réfléchie.
POUR ALLER PLUS LOIN
Je vous invite à regarder cette vidéo de Sacha Baron-Cohen sur le sujet, qui soulève des points intéressants :
Et à lire cet article de Courrier International.