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Maternité et féminisme3 min de lecture

Les prénoms ont été changés pour des raisons de confidentialité. Propos recueillis par Raphaëlle Tilliette.

Maternité et féminisme sont-ils incompatibles ? C’est la question que s’est posée Cécile avant de décider de fonder une famille. Son histoire est la preuve qu’être mère est tout sauf anti-féministe. Avec son conjoint, Jean, depuis treize ans, ils n’avaient pas la certitude de vouloir des enfants. 

Quel a été le déclic ? 

J’ai toujours vécu avec des animaux et on a décidé d’adopter un chien, S, et un chat, Y. Savoir s’occuper d’eux a permis le déclic de Jean : c’était un premier pas dans les responsabilités et contraintes d’un parent, qui lui a permis de prendre conscience, dans une moindre mesure, de ce qui nous attendait.

Et pour toi ? 

Le changement d’avis s’est fait suite un long processus, notamment un travail sur moi-même avec un psychologue et aussi la découverte des mouvements féministes autour de la maternité. Avant d’être en contact avec ces mouvements, la maternité allait, pour moi, à l’encontre du féminisme. J’ai été entourée d’entrepreneurs, avec une maman chef d’entreprise qui ne s’est jamais arrêtée de travailler pour sa famille. Les valeurs familiales classiques ne m’ont pas été transmises. Aujourd’hui, ma conception du féminisme a changé : c’est de pouvoir embrasser pleinement tous les rôles que l’on souhaite et d’en être fière : être femme, être une professionnelle, être une mère… et que surtout être mère a au moins autant de valeur qu’une carrière professionnelle, soi-disant réussie ! Enfin, je me suis libérée des principes d’éducation et du rapport à la maternité véhiculés par ma mère. Aujourd’hui, je n’ai aucun principe sur la « bonne manière » d’éduquer mon enfant, je suis ouverte à toutes les possibilités ! Après trois ou quatre ans de réflexion, on s’est donc lancé dans cette aventure. Aujourd’hui, notre bébé a 13 mois. 

Outre la préparation psychologique, tu as dû faire face à des contraintes physiques, n’est-ce pas ?

Oui, je souffre d’endométriose et je craignais de ne pouvoir tomber enceinte facilement. Ce ne fut finalement pas le cas.J’ai cependant connu tous les maux classiques de la grossesse – vomissements, sciatique, même un panari ! – mais j’ai malgré tout adoré être enceinte. Ma grossesse a été un long apprentissage de lâcher prise : j’avais besoin de tout comprendre, tout lire sur le sujet, d’écouter des podcasts. Tout ça pour finalement me rendre compte qu’il ne fallait rien prévoir et accepter le déroulé des événements tels qu’ils venaient et que c’était ça la clef d’une grossesse et d’un accouchement serein.

Après ton accouchement, sportif et douloureux, tu as décidé d’allaiter ?

Oui, j’ai décidé de mettre en place un allaitement mixte en tirant mon lait à la main, pendant un mois et demi. A cause de mon syndrôme de Raynaud – problèmes de circulation sanguine – je n’ai pu ni allaiter ni tirer mon lait à la machine. 

La maternité est plus que féministe : elle nécessite des ressources incomparables de force et de courage, dans le but de créer et s’occuper d’une vie. Retrouvez le détail de l’accouchement de Cécile ici, où son conjoint et elle témoignent de ce moment intense, fort en émotions et en douleurs.

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